Pays – Ethiopie
Contexte de l'évaluation des risques
La région de Borana, située dans une zone aride, est confrontée à des événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents et intenses, tels que les inondations et les sécheresses. Fortement dépendante des ressources en eau pour l’agriculture, l’élevage et les besoins des populations locales, elle figure parmi les zones les plus vulnérables aux impacts du changement climatique.
Avec une disponibilité moyenne en eau de 1 109 m³ par habitant et par an, l’Éthiopie est en situation de stress hydrique, et certaines régions du sud disposent de moins de 500 m³ par habitant, accentuant la précarité des communautés.
Par ailleurs, les fortes pluies et les inondations entraînent une dégradation de la qualité de l’eau, augmentant les risques de contamination des sources et de propagation des maladies. Le manque d’infrastructures adaptées, conjugué à la pression démographique et à une gestion limitée des ressources, souligne l’urgence de mener des études prospectives sur l’eau et le changement climatique.
Objectif de l'évaluation des risques climatiques et d’inondation dans la région de Borana
L’évaluation des risques liés au changement climatique dans la région de Borana se concentre principalement sur l’analyse des impacts hydrologiques et des risques d’inondation. Ce projet a pour but de fournir des données scientifiques ainsi que des outils décisionnels aux acteurs locaux et régionaux, afin d’anticiper et de gérer les effets des changements climatiques sur les ressources en eau et les populations. En intégrant une chaîne de modèles d’impact, une analyse détaillée des risques d’inondation et une cartographie des risques futurs, cette étude s’inscrit dans nos services spécialisés :
Phase 1 : Mise en place d’une chaîne de modèles d’impact
La première étape de cette évaluation des risques consiste à déployer une chaîne de modèles d’impact hydrologique et climatique adaptée à la région de Borana. Ces modèles vont permettre de simuler l’évolution des précipitations, des températures et également le débit des cours d’eau en fonction des scénarios de changement climatique.
La spécificité de cette phase repose sur 3 piliers à savoir :
- Une modélisation fine et territorialisée : en prenant en compte les caractéristiques physiques et hydrologiques locales comme les types de sols, le relief, et l’usage des terres.
- L’intégration de données climatiques régionales : des projections issues de modèles climatiques globaux sont affinées pour obtenir des résultats adaptés à Borana.
- La génération de données hydrologiques clés : y compris les niveaux de précipitation, la recharge des nappes phréatiques, et les débits des rivières, afin d’identifier les tendances futures dans un contexte de changement climatique.
Ces modèles d’impact fournissent les bases nécessaires pour les phases suivantes, en établissant une compréhension claire des conditions futures de la région et de leurs implications pour les risques hydrologiques. Ils représentent une base solide dans l’évaluation des risques.
Phase 2 : Analyse du risque d’inondation en contexte de changement climatique
La seconde phase de la cartographie du risque d’inondation repose sur l’utilisation d’un modèle hydraulique numérique 2D, couplé aux projections hydroclimatiques régionalisées. Cette approche permet de simuler l’extension spatiale des inondations et d’identifier avec précision les zones les plus vulnérables en fonction de différents scénarios de crues.
1) Modèle hydraulique 2D : une simulation réaliste des écoulements
Contrairement aux modèles 1D qui ne prennent en compte que l’écoulement longitudinal dans un réseau hydrographique, le modèle 2D simule de manière plus détaillée la dynamique de propagation des eaux de crue sur les surfaces inondables. Il intègre :
- La topographie détaillée du terrain (MNT haute résolution), essentielle pour représenter les écoulements et les zones de stagnation.
- Les caractéristiques des cours d’eau et des ouvrages hydrauliques (digues, barrages, ponts, etc.) qui influencent les écoulements.
- Les coefficients de rugosité liés à l’occupation du sol (zones urbaines, forêts, cultures) pour estimer la vitesse et la profondeur de l’eau lors d’un événement de crue.
Grâce à ces éléments, le modèle reproduit fidèlement la dynamique des inondations, incluant les débordements, la vitesse des écoulements et les hauteurs d’eau en chaque point du territoire étudié ce qui facilite l’évaluation des risques relatifs à ces évènements.
2) Couplage avec les projections hydroclimatiques régionalisées
L’un des défis majeurs de l’évaluation des risques, et plus précisément celui du risque d’inondation en contexte de changement climatique est d’intégrer les évolutions futures du climat et de l’hydrologie. Le modèle hydraulique 2D est donc alimenté par des projections hydroclimatiques régionalisées issues de la phase 1, permettant d’analyser comment les crues futures pourraient évoluer sous différents scénarios climatiques.
Phase 3 : Cartographie du risque futur d’inondation et rapport technique
La dernière phase de cette évaluation des risques, vise à traduire les résultats des analyses en supports exploitables pour la prise de décision. Des cartes d’inondation dynamiques sont générées en intégrant les conditions climatiques futures et les incertitudes associées. Ces cartes mettent en évidence les zones les plus vulnérables aux inondations, permettant ainsi d’identifier les priorités en matière d’aménagement du territoire et de gestion des ressources en eau.
Chaque cartographie est accompagnée d’un rapport technique détaillé, incluant :
- Les résultats des analyses climatiques et hydrologiques.
- Les projections des risques d’inondation selon différents scénarios climatiques.
- Des recommandations stratégiques pour réduire les risques et renforcer l’adaptation au changement climatique.
L’intégration de cette analyse d’évaluation des risques vient alimenter les plans de gestion des risques, tout en aidant les acteurs locaux à renforcer les infrastructures existantes et à adopter des stratégies d’adaptation plus résilientes.
Pourquoi cette évaluation est essentielle pour Borana ?
La région de Borana fait face à des événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, notamment les inondations et les sécheresses, menaçant les infrastructures, l’agriculture et les populations locales.
Les principaux bénéfices de cette évaluation des risques sont :
- Une meilleure compréhension des aléas climatiques grâce à des modèles adaptés à la région.
- Une anticipation des impacts futurs en identifiant les zones les plus vulnérables.
- Une aide à la décision pour les acteurs locaux afin d’orienter les investissements et de renforcer la résilience du territoire.
Cette évaluation des risques offre une vision complète et adaptée pour relever les défis posés par le changement climatique dans la région de Borana.
Conclusion
La région de Borana illustre les défis croissants du changement climatique dans les zones arides où l’eau devient une ressource critique et vulnérable. L’intensification des sécheresses, la modification des régimes de précipitations et la détérioration de la qualité de l’eau accentuent la précarité des populations locales, fortement dépendantes des ressources en eau pour l’agriculture et l’élevage.
Face à ces enjeux, renforcer les stratégies d’adaptation repose sur de l’évaluation des risques et des données précises. Une gestion optimisée des ressources en eau, couplée à des infrastructures adaptées et des pratiques résilientes, constitue une réponse essentielle pour atténuer les impacts du changement climatique et assurer la pérennité des activités locales. Cette étude met en lumière la nécessité d’une approche intégrée afin de préserver les infrastructures, les écosystèmes et les conditions de vie des populations.