Pays – France et Australie
Objectif de l'analyse de vulnérabilité au changement climatique pour les parcs immobiliers en France et en Australie
Dans un contexte de changement climatique, il est essentiel d’évaluer l’incidence de ce phénomène sur les biens immobiliers afin de prévoir les risques financiers et les vulnérabilités qui en découlent. Cette analyse de vulnérabilité a été spécialement élaborée pour les immeubles situés en France et en Australie, deux régions ayant des conditions climatiques différentes et qui sont vulnérables aux conditions météorologiques extrêmes.
Cette approche vise à offrir aux propriétaires et gestionnaires d’actifs une compréhension précise de l’impact du changement climatique sur la valeur et l’intégrité de leurs bâtiments à l’avenir. Afin d’accomplir cela, l’analyse de vulnérabilité se divise en deux étapes principales : la création d’une matrice de vulnérabilité, puis l’évaluation des éléments des bâtiments en fonction de scénarios à venir pour l’entreprise Vinci.
Phase 1 : Co-construction d’une matrice de vulnérabilité avec le client
Pour commencer cette analyse de vulnérabilité, il est nécessaire de créer une matrice de vulnérabilité sur mesure avec le client. Il est crucial de franchir cette étape afin de mieux appréhender la particularité de l’activité, les actifs concernés ainsi que les risques climatiques auxquels ils sont confrontés. En effet, chaque parc immobilier présente des particularités spécifiques qui impactent sa réactivité face aux aléas climatiques, tels que le type de construction, sa localisation, son exposition aux phénomènes météorologiques et même son utilisation peuvent jouer un rôle déterminant.
La co-construction de cette matrice va nous permettre de définir les éléments clés pour chaque actif en fonction de leur localisation et de leur exposition aux aléas tels que les inondations, les vagues de chaleur, les incendies de forêt (surtout en Australie), les tempêtes ou encore les épisodes de sécheresse. Cette collaboration avec le client offre l’avantage de structurer les informations de manière à refléter précisément les besoins et les priorités du client, tout en tenant compte des aspects financiers et opérationnels essentiels pour son activité.
Phase 2 : Analyse matricielle de la vulnérabilité des composants du bâtiment
Après avoir créé une matrice de vulnérabilité spécifique, la deuxième phase consiste en une analyse matricielle des vulnérabilités des différents composants du bâtiment. Cette étape se base sur des projections climatiques pour un horizon futur, en tenant compte des scénarios socio-économiques applicables. Il s’agit ici de projeter comment chaque composant du bâtiment – des fondations à la toiture, en passant par les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) – pourrait être affecté par le changement climatique.
L’approche de l’analyse matricielle repose sur des scénarios de changement climatique et inclut des facteurs, tels que l’élévation des températures moyennes et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes. Grâce à ces scénarios, les propriétaires et les gestionnaires de parcs immobiliers ont une meilleure compréhension de la durabilité et de la résistance de leurs bâtiments. Un réchauffement de 1,5 °C ou 2 °C, par exemple, pourrait avoir un impact considérable sur les systèmes de climatisation en Australie, tandis qu’en France, les bâtiments pourraient être renforcés pour faire face à des tempêtes plus violentes et à des précipitations abondantes.
L’analyse prend également en compte les dynamiques économiques, en incluant notamment l’augmentation potentielle des coûts d’entretien et de maintenance dans le contexte de conditions climatiques plus extrêmes. Par exemple, un parc immobilier dans une région sujette à des épisodes de fortes pluies pourrait nécessiter des travaux de renforcement structurel pour éviter des dégradations coûteuses.
Pourquoi faire une analyse de vulnérabilité ?
L’analyse de vulnérabilité au changement climatique est une composante clé de notre service data changement climatique, visant à accompagner les gestionnaires de parcs immobiliers dans leurs stratégies d’adaptation et de résilience. Avec des informations claires et une matrice de vulnérabilité bien définie, les propriétaires peuvent prendre des décisions éclairées quant aux investissements à réaliser pour renforcer les bâtiments face aux risques climatiques.
En France comme en Australie, où le climat est de plus en plus imprévisible, cette démarche permet de garantir la durabilité des actifs immobiliers et d’assurer une protection adéquate contre les impacts du changement climatique.
Qu’il s’agisse d’améliorer les capacités d’isolation, de renforcer la structure des bâtiments ou d’adapter les systèmes de CVC, cette analyse fournit des recommandations adaptées aux spécificités de chaque région et aux attentes des clients. En fin de compte, l’objectif est d’aider les gestionnaires à optimiser leurs ressources et à minimiser les coûts liés aux dégradations climatiques, tout en assurant la sécurité et le bien-être des occupants.
Exemple d'analyse de vulnérabilité :
Comment comprendre cette analyse de vulnérabilité ?
L’analyse de vulnérabilité illustrée dans ce schéma offre une analyse détaillée des différents impacts du changement climatique sur un parc immobilier à l’horizon 2060, selon le scénario climatique RCP 8.5. Ce scénario, basé sur une trajectoire d’émissions de gaz à effet de serre élevées, envisage des transformations climatiques significatives, aussi bien au niveau des phénomènes progressifs qu’à des événements extrêmes. L’objectif principal de cette matrice est d’évaluer la capacité des différents composants immobiliers à résister aux aléas climatiques, afin d’orienter les stratégies d’adaptation.
Une classification des aléas climatiques
Sur le premier axe de cette analyse de vulnérabilité nous pouvons distinguer deux catégories d’aléas climatiques : à savoir les aléas tendanciels et les aléas extrêmes.
- Les aléas tendanciels désignent les phénomènes progressifs comme l’élévation des températures moyennes, les modifications des régimes pluviométriques ou encore les sécheresses prolongées. Ces changements, bien qu’insidieux, ont des impacts généralement limités et s’expriment de manière diffuse sur le temps long.
- Les aléas extrêmes, en revanche, regroupent des événements ponctuels et intenses, tels que les vagues de chaleur, les inondations et les tempêtes. Ces phénomènes présentent un fort potentiel destructeur et affectent principalement les infrastructures critiques et les systèmes sensibles.
Cette classification permet de différencier les risques selon leur intensité et leur temporalité, tout en mettant en évidence les priorités d’adaptation.
Une évaluation ciblée des infrastructures immobilières
Le second axe de l’analyse de vulnérabilité évalue les vulnérabilités des composantes immobilières face aux aléas climatiques. Ces composantes sont réparties en deux grandes catégories :
- Les matériaux, comprenant la superstructure (ossature du bâtiment), l’infrastructure (fondations) et l’enveloppe (murs extérieurs et isolation).
- Les réseaux, incluant la plomberie et l’assainissement, les systèmes de chauffage, ventilation et climatisation (CVC), ainsi que l’électricité et les réseaux de communication (VDI).
Chaque intersection entre un aléa et une composante est codée selon un niveau de vulnérabilité :
- Nul (jaune pâle) : Aucun impact significatif.
- Faible (jaune vif) : Impacts limités, nécessitant des adaptations mineures.
- Modéré (orange) : Impacts notables nécessitant des interventions ciblées.
- Fort (rouge) : Risques majeurs nécessitant des rénovations ou des renforcements structurels importants.
Résultats et enseignements clés
Les résultats de l’analyse de vulnérabilité montrent que les aléas tendanciels, comme la hausse progressive des températures, ont un impact globalement faible à nul sur la majorité des composantes immobilières. Cependant, certaines vulnérabilités émergent pour des éléments spécifiques, comme les systèmes de ventilation et climatisation, qui devront être adaptés pour répondre à une demande accrue en période estivale.
En revanche, les aléas extrêmes représentent des menaces beaucoup plus significatives. Par exemple :
- Les vagues de chaleur et les températures extrêmes affectent fortement les systèmes de CVC, augmentant les risques de dysfonctionnements et de surchauffe.
- Les inondations impactent sévèrement l’infrastructure et les réseaux d’assainissement, nécessitant des dispositifs de drainage et des protections renforcées.
- Les tempêtes mettent en danger les réseaux électriques et de télécommunications, ainsi que l’intégrité de l’enveloppe des bâtiments, notamment les toitures et les façades.
Conclusion : Préparer les infrastructures au climat de demain
Cette analyse de vulnérabilité met en lumière les priorités d’adaptation pour un parc immobilier à l’horizon 2060. Si les aléas tendanciels peuvent être gérés par des ajustements progressifs, les aléas extrêmes exigent des investissements plus conséquents pour renforcer la résilience des infrastructures critiques. L’amélioration des systèmes de climatisation, la mise en place de protections contre les inondations, et la sécurisation des réseaux électriques apparaissent comme des mesures incontournables pour limiter les impacts du changement climatique. Qui plus est, cette analyse de vulnérabilité participe à améliorer le confort humain vis à vis de tous les phénomènes cités précédemment.
En anticipant ces risques, les gestionnaires immobiliers pourront non seulement protéger leurs actifs, mais également garantir la sécurité et le confort des usagers dans un environnement climatique de plus en plus imprévisible.
En conclusion, cette analyse de vulnérabilité au changement climatique pour les parcs immobiliers offre une vision proactive et fondée sur des données pour anticiper les impacts financiers des aléas climatiques. Grâce à une approche en deux phases – de la coconstruction d’une matrice de vulnérabilité à l’analyse des composants des bâtiments – cette étude permet de mieux comprendre et gérer les risques liés au changement climatique, contribuant ainsi à une gestion durable et résiliente des actifs immobiliers.